Quelques données statistiques sur la mortalité en France

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Quelques données statistiques sur la mortalité en France

  Nombre d'articles fleurissent sur les réseaux sociaux en ce qui concerne la mortalité en France. Nous sommes allés voir ce qu'il en est réellement sur les statistiques officielles. Voici quelques éléments intéressants.

    Sur le site de l'Ined, nous découvrons un premier tableau donnant le nombre de décès par sexe entre 2007 et 2020.



  Nous y découvrons que le nombre de décès en 2020 a été de 654 599. Ce qui représente une augmentation de 55 000 par rapport à l'année 2019, la plus meurtrière depuis 13 ans. Nous avons visité ensuite le site de L'Insee sur lequel sont fournis quelques graphiques intéressants ainsi que les chiffres jour par jour pour les années 2019, 2020 et 2021 (jusqu'au 8 novembre inclus). Nous avons regroupé ces chiffres dans un tableau Excel que vous trouverez en bas de page. 

  Intéressons-nous d'abord aux deux graphiques. Le premier donne le nombre de décès entre le 1er janvier et le 31 mai des années 2019, 2020 et 2021. Il est assez surprenant de constater qu'il y a assez peu de différence entre les courbes, surtout entre celles de 2020 et de 2021. La vaccination ayant débuté fin décembre, on aurait pu penser que la courbe de 2021 aurait subi une inflexion au moins légère. Mais peut-être était-ce encore trop tôt. Il sera instructif de consulter les chiffres définitifs pour l'année 2021, ainsi que les causes de mortalité, puisque certaines sources médicales font état d'une augmentation importante des problèmes circulatoires et cardiaques. Mais pour ce genre de données, l'accès aux informations est peut-être plus délicat à obtenir. 


    Un second tableau fournit les chiffres sur les années 2019, 2020 et 2021, avec arrêt à début novembre pour cette année. Là encore, on observe que les courbes de 2020 et de 2021 sont quasiment superposables. Il serait très intéressant de connaître la raison de cette similarité ainsi que les causes réelles de décès. 


    Vous trouverez ici, en téléchargement le tableau de huit pages regroupant les données jour par jour pour les années 2019, 2020 et 2021. On y trouve la confirmation de ce qu'indiquaient les graphiques précédents. Le sous-total effectué à la date du 8 novembre (arrêt des données pour 2021) nous donne les nombres suivants :

  → 2019 : 519 985
  → 2020 : 556 681
  → 2021 : 554 488

  Entre le 1er janvier et le 8 novembre, il n'y a donc eu, lors de l'année épidémique majeure de 2020 que 2193 décès de plus que lors des 10 derniers mois. Si nous prenons les chiffres des années complètes, pour 2019 et 2020, nous avons les chiffres suivants :

  → 2019 : 613 456
  → 2020 : 669 164

 
Soit une augmentation de 55 708 décès. Il y a d'ailleurs un écart que nous ne nous expliquions pas, puisque le site de L'Ined, cité au début de l'article, indiquait un nombre de décès pour 2020 de 654 599 ! Peut-être leurs chiffres n'ont-ils pas pris en compte l'intégralité de l'année ? Cela représente presque 15 000 décès. Ce n'est pas rien...
  Si nous revenons à ces 55 708 morts en excès par rapport à 2019, il est judicieux de s'interroger sur ce chiffre. En haut de la page 35 du document de 56 pages édité par Santé Publique France sur la situation au 31/12/2020 (disponible ici en PDF), il est précisé que 64 078 patients sont décédés du Covid entre le 1er mars 2020 et le 29 décembre 2020. Étant donné que les deux premiers mois de 2020 avaient vu une diminution du nombre de morts (116 274 en 2019 et 107 070 en 2020), on retombe sensiblement sur le chiffre en excédent de 55 000 décès.

  Il est indéniable que la grande majorité des personnes dont la mort a été attribué au Covid souffraient de pathologies souvent lourdes et appartenaient à une tranche d'âge élevée. Il n'est pas aberrant d'estimer que la plupart d'entre elles seraient décédées dans les 2, 3 ou 4 ans à venir. À supposer que toutes choses restent égales par ailleurs, et que l'épidémie s'apaise, il semblerait logique que la mortalité connaisse une baisse sensible dans les prochaines années, le groupe des personnes susceptibles de décéder ayant été prématurément emporté par le virus. Il sera intéressant de vérifier si cette hypothèse se réalise ou bien si, comme le laissent prévoir certaines voix, de nouvelles pathologies gravissimes s'invitent dans ces statistiques et les perturbent.

  À suivre...

Bernard Sellier
19/11/2021