Enzo Ceccotti (Claudio Santamaria) est un petit malfrat romain.
Poursuivi un jour par la police, il plonge dans les eaux du Tibre et
entre involontairement en contact avec une substance radioactive.
Quelques jours plus tard, il se rend compte que son corps est
transformé et qu'une force surhumaine l'a investi...
Voici donc un super héros de plus, mais cette fois-ci issu de la botte
italienne. Ce dépaysement cinématographique s'accompagne d'un
renouvellement visuel et narratif aussi bien du surhomme hollywoodien
que de son environnement. Nous sommes plongés ici au coeur de la mafia
romaine ou napolitaine, avec ses membres particulièrement sauvages, en
particulier Nunzia (Antonia Truppo) et surtout le Gitan (Luca
Marinelli), complètement hystérique et déjanté. Face à ce
dernier, se dresse donc, bien malgré lui, Enzo, devenu l'idole de la
jeune Alessia (Ilenia Pastorelli), complètement imprégnée de mangas
japonais. Grâce à cette sauce bolognaise, ou plutôt romaine en
l'occurrence, le récit se voit profondément métamorphosé. Pas de
trucages à la pelle, pas de conflits planétaires, pas de décors
numériques grandioses, mais plutôt des bas-fonds qui n'ont rien de
glamour ou de fascinant.
Mais une fois que la surprise, voire le plaisir du dépaysement se sont
émoussés, que reste-t-il vraiment à se mettre sous les yeux ? Une
intrigue bien banale, qui est à peine pimentée par les violences
délirantes du Gitan. Une aventure sans rebondissements excitants. Et,
plus ennuyeux encore, un personnage principal qui manque terriblement
de stature et d'éclat. D'autant plus que, contrairement aux excès
assumés de "Kingsman", par exemple, le film
de Gabriele Mainetti se veut sérieux. Et ce n'est pas la petite
intrigue sentimentale entre Enzo et la tendre Alessia qui apporte
beaucoup de piment ou d'enthousiasme.
Une tentative méritoire de renouveler à la mode européenne une quasi
exclusivité américaine, qui, malheureusement, se révèle très
moyennement exaltante.
Film sur
IMDB