Le
vaisseau spatial Avalon conduit 5000 personnes vers une nouvelle
planète, Homestead II. Le voyage doit durer 120 ans, ce qui impose que
tous les êtres vivants sont en état d'hibernation. Mais, au bout d'une
trentaine d'années, un météorite heurte le vaisseau et provoque une
panne. La cellule dans laquelle Jim Preston (Chris Pratt) dort cesse de
fonctionner et le jeune homme revient à la vie, totalement solitaire...
L'idée
de départ est intéressante. Mais elle n'est pas très aisée à mettre en
oeuvre sur un long métrage, car les années sont longues lorsqu'on est
le seul être animé dans un vaisseau d'un kilomètre de long, et que les
distractions sont plus que restreintes. Même si l'intérieur de la
navette est un espace cinq étoiles avec bar luxueux, serveur robot,
Arthur (Michael Sheen), et piscine olympique ! Par conséquent, il est
indispensable qu'une seconde personne, de préférence charmante, vienne
épicer le récit. Le scénario va donc se construire sur le réveil pas
vraiment accidentel de la délicieuse Aurora (Jennifer Lawrence), et,
cela va de soi, l'alternance d'attirance et de répulsion entre les deux
tourtereaux. Mais, là encore, l'intensité dramatique ou passionnelle
voit assez rapidement arriver ses limites lorsque tout baigne dans
l'environnement. Intervient alors le dérèglement des appareils qui vont
nécessiter de la part des deux protagonistes inventivité, courage,
altruisme, sacrifice, bref toutes les composantes inhérentes à la
fabrication d'un pic émotionnel indispensable pour que le spectateur ne
plonge pas dans un sommeil profond, à défaut d'être hibernatoire. Comme
il se doit, Jim va se révéler le chevalier blanc qui d'un coup de
baguette magique répare la faute impardonnable commise envers sa belle,
et le vaisseau arrivera à bon port 88 ans plus tard. Dire que la
vraisemblance est de mise serait exagéré. Disons simplement que le
récit affre une histoire d'amour traditionnelle, dont l'originalité
repose uniquement sur le décor et les conditions dans lesquels elle se
déroule. L'intérieur du vaisseau est classique, mais ne manque pas
d'une certaine grandeur et réserve quelques moments insolites (le bain
d'Aurora au moment où la pesanteur disparaît). Quant aux visions
célestes, certaines affichent un pouvoir de fascination incontestable
(le passage auprès de l'étoile Arcturus), même si, là encore, la
crédibilité laisse à désirer.
Une oeuvre agréable,
insolite, délicatement romantique, mais dont la matière et les enjeux
se révèlent finalement assez minces.
Film sur
IMDB